Folie Douce par Lauren Bastide

La newsletter de recommandations culturelles sur la santé mentale. Suivez les sorties de nouveaux épisodes du podcast Folie Douce et retrouvez deux fois par mois des conseils personnalisés de Lauren.

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Par Lauren Bastide
21 mars · 7 mn à lire
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#4 “L’éco-anxiété est un marqueur de bonne santé mentale”, avec Alice Desbiolles

Aujourd'hui je vous invite au soliloque, je parle d'éco-anxiété avec la docteure Alice Desbiolles, et je recommande une expo géniale.

Un conseil d’amie*…

Celui-ci, j’aurais pu le garder pour plus tard. Mais yolo donc voilà : parlez-vous à vous-même. Parlez-vous dans le miroir après la douche, marmonnez dans votre barbe en marchant, dissertez tout haut en faisant votre ménage. Les conversations que j’ai eues avec moi-même ces dernières années ont été déterminantes. La thérapie m’a permis de réaliser que ça faisait en fait longtemps que je me parlais seule. Étant coutumière des retards et des oublis, j’ai mis en place, depuis l’enfance, un outil qui consiste à m’énumérer à voix haute la liste de mes tâches à faire. J’ai aussi développé l’habitude de transformer en comptines rassurantes les situations de stress (les petites chansons cringe que je vous glisse parfois dans le générique de Folie Douce). Ces derniers temps, j’ai appris aussi à débattre avec moi-même en cas de doute existentiel, à me féliciter chaleureusement quand j’accomplis quelque chose de chouette et à consoler la petite fille en moi quand la détresse se fait forte. On peut bien sûr faire aussi tout ça par écrit, dans son journal ou sur un bout de papier, mais c’est pas tout à fait pareil. Dans le documentaire de mon amie Anne Cutaïa, Ménopositive, Lio parle de l’art du soliloque qui a toujours permis aux femmes de traverser la ménopause en s’auto-analysant. Je me souviens que ma grand-mère marmonnait beaucoup. Amusant - ou pas - de constater que parler seul est considéré dans notre société comme une marque de « folie », alors que c’est l’un des gestes le plus sains qu’on puisse accomplir pour sa santé mentale.

Allez, prenez soin de vous, et prenez votre temps.

Lauren

*dans cette rubrique, je propose un conseil pratique qui peut vous aider à prendre soin de votre santé mentale. Je parle depuis mon point de vue de femme cisgenre blanche avec un TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité) et des troubles dépressifs liés au stress post-traumatique, suivie depuis deux ans en thérapie comportementale et cognitive. Mes conseils sont à prendre comme ceux d’une amie concernée. Si vous traversez une période difficile, le mieux est de vous orienter vers un professionnel de la santé mentale. En cas d’inquiétude pour vous ou l’un·e de vous proche, vous pouvez appeler le numéro national du prévention du suicide, le 3114, des personnes formées vous écouteront.

ENTRETIEN

“L’éco-anxiété est un marqueur de bonne santé mentale”, docteur Alice Desbiolles

Cette semaine, au Brésil, les températures ressenties ont battu un record mondial et historique de plus de 62 degrés. Plus près de nous, en Catalogne, la sécheresse a obligé les autorités à organiser un rationnement de l’eau. Et tout le monde s’en fout. Comment ne pas paniquer face à l’inéluctable ? Moi, personnellement je panique, et je ne suis pas la seule. Cyril Dion parle de ce sentiment de suffocation dans son épisode de Folie Douce. Selon des chiffres rapportés par le médecin Alice Desbiolles dans son livre paru il y a trois ans L’Eco-anxiété, vivre sereinement dans un monde abîmé aux éditions Fayard (à noter qu’elle vient juste de publier un autre essai passionnant Réparer la santé aux éditions rue de l’Échiquier) : 93 % des Français·es sont conscient·es de vivre une période de réchauffement climatique, 85 % se sentent inquiet·es et 29 % très inquiet·es à cause de ce dernier - pourcentage qui grimpe à 38 % chez les 18-24 ans. Alors, comment vivre avec ? Entretien.

Alice Desbiolles ©Céline NIESZAWER/Leextra/Éditions FayardAlice Desbiolles ©Céline NIESZAWER/Leextra/Éditions Fayard

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